Aggadir Yaradjiin, Faux marchand

Massif comme un ours et peu loquace, sa dégaine de trappeur en dit long sur le commerce qu'il pratique. Couvert de fourrures diverses même quand la température est chaleureuse le colosse au teint halé pourrait sembler plus amical si ses sourires étaient moins rares.

Ses cheveux rarement coiffés mais en tout temps caché sous une capuche de peau sont sombres tandis que ses yeux eux, ont la particularité d'être comparables aux gouttes d'une sève ambrée lui donnant des airs de félin... Son visage, non seulement marqué d'indifférence affiche aussi des traits peu fins, cabossés par le froid, la pluie ou pire encore, les bêtes qu'il chasse comme peuvent l'indiquer les balafres anciennes qui lui donnent ce côté si sauvage.

Bourru, peu bavard et ne reculant devant aucune besogne pour atteindre ses objectifs, l'homme accorde rarement sa confiance.

Défenseur et homme d'arme de l'empire Yaradjiin, déjà adulte alors qu'Angharad s'autoproclamait reine du Morne Monde, Aggadir était un pilier de l'armée de sa maîtresse et déesse. Valeureux stratège et grand hallebardier. Blessé durant une escarmouche contre un bataillon du roi Hector, il ne prit pas part aux défense de la ville durant la chute d'Angharad mais permit a sa nation de ne pas sombrer dans l'oubli quand le Prince de feu lui ordonna d'emporter sur les mers grises les enfants du peuple en compagnie d'orsath et d'autres sages.

A regret, dévasté comme ses compères il abandonna sa reine et arriva après une longue traversée, sur les côtes d'un continent sauvage ou la nature luxuriante se révélait être aussi dangereuse que pleine de merveilles. Élevant la plupart des enfants de la reine mère comme si ils étaient les siens, il apprit aux plus robustes l'art de la chasse mais aussi de la lutte avant d'offrir sa place de chef des Yaradjiin a l'enfant qui pour lui était le plus méritant, et celui qui depuis toujours, bénéficiait de son amour, l'amour protecteur et éternel d'un père, Aléazar, le dernier né.

Ainsi, se plaçant sous le commandement de l'enfant dont il aurait aimer être le père, il vit une véritable ville naître et les coutumes initiales de son peuple, revenir au gout du jour. En l'absence d'ennemis, le peuple érigea des arènes afin que des combats de gladiateur se déroulent, et rapidement, les meilleurs combattants se firent appeler les Princes de guerre.

Véritable poulain du peuple et dirigeant des Yaradjiin, Aléazar malgré son jeune âge gagna la plus haute place du classement tout en massacrant ses adversaire. Devenant une référence mais aussi un homme détester par ses adversaires, de nombreux combattants firent de lui leur cible principales sans jamais réussir a le défaire, le dernier né se battant avec la fougue d'anciens guerriers légendaires, il était comparé a Valor lui même par ses admirateurs les plus zélés.

Le peuple, dans l'euphorie des victoire et malgré leurs naturel méfiant, ne virent alors pas le passage d'une entité malveillante passionnée par le pouvoir. S'instillant dans les pensées de certains sages et autres érudits, c'est sur un jeune sorcier du nom de Visorak que le dévolu du demi Dieu Deuil se porta, pervertissant ses pensées en lui offrant de répugnants pouvoir afin de diviser le peuple en autant de bannière qu'il faudrait pour le fragiliser.

Visorak, devenu un esclave maniant poisons et maléfices corrupteurs empoisonna le champion des Yaradjiin alors âgé d'environ seize ans, avant que ce dernier n'accepte d'affronter l'un de ses frères les plus belliqueux, l'instable Bruttakar ! Colérique et acharné, c'est grâce ou a cause du poison que le compétiteur alors inconnu mit a mort Aléazar en scindant en quatre la nation pourtant soudée autours de l'arène.

A son retour, Aléazar qui contemplait la seconde chute de son peuple reprit le commandement de Kendahar, le berceau du peuple, secondé par le fidèle Aggadir qui ne put se résoudre a abandonner son jeune disciple. Le robuste maître d'arme persuadé que l'histoire des Yaradjiin du Morne monde ne pouvait se terminer ainsi fit entendre a un Aléazar déboussolé et plongé malgré lui dans l'anonymat qu'il était en son devoir de ressouder le peuple par la force, de rappeler aux siens que divisés ils étaient faibles.

Entendant alors la légende d'une reine aimé de tous et comparable a sa mère, Aléazar chargea Aggadir de trouver dans une contrée ou une autre, la régente se nommant Elda. Ainsi Aggadir retourna sur le continent central, s'installant dans les bois bordant la grande ville en se faisant un nom en tant que chasseur de bêtes, il fit ainsi la connaissance de la reine et s'assura que sa renommée n'était pas qu'un mythe... Usant de stratagème vicieux mais nécessaires, il parvint a kidnapper Elda et a la ramener a Aléazar afin qu'a deux, ils puissent rendre au peuple Yaradjiin sa splendeur passée.